Vous connaissez probablement les ingrédients de base de la bière ? Eau, céréales (orge maltée), houblon et levure forment la base de toute bière. Cependant, d’autres ingrédients peuvent venir compléter cette liste. Une idée de ce qu’on peut y ajouter, d’après vous ?

Pain et céréales

Dans la série des ingrédients de base, on retrouve bien évidemment les céréales qui apportent goût, couleur et sucre nécessaire pour la transformation en alcool. D’autres aliments contiennent des céréales et peuvent être utilisés pour les compléter. Je pense par exemple au pain, que l’on retrouve dans diverses bières comme la Babylone de Brussels Beer Project. Pains invendus, bien évidemment, ce qui permet de réduire les déchets. BBP a aussi une autre bière originale où ils récupèrent les spéculoos brisés de chez Dandoy. Et pour boucler la boucle, Dandoy utilise les drêches, les déchets de céréales, dans certains de leurs biscuits !

Pour partir sur un délire bien plus WTF, les Suédois d’Omnipollo ont brassé la Hilma… avec des frites et burgers, mais aussi de la vanille. Je ne l’ai pas goûtée, c’est une impériale IPA à 8% assez bien cotée sur Untappd.

Levures et autres…

On le sait ou non, la levure est l’ingrédient de base qui permet de transformer le sucre en alcool et gaz carbonique. Dans le cas de beaucoup de bières, ces levures sont inoculées par le brasseur en fonction de son type de bière. Mais pour les bières de fermentations spontanées, ce sont les levures de l’air ambiant qui sont “utilisées”. C’est ainsi que pour le brassage de lambics, on laisse la bière (le moût, en fait) refroidir dans un bassin ouvert, souvent dans un bâtiment assez ouvert vers l’extérieur. Comme le grenier chez Cantillon, par exemple. D’autres brasseurs ont pris le pli d’aller chercher les levures dans des endroits plus décalés et emmènent leur moût en forêt, en montagne … Brussels Beer Project, encore eux, s’est récemment mis à brasser des bières de ce type et avait, lors d’un événement marketing, emmené leur brassin sur la Grand-Place.

Plus extrême, en 2012 un brasseur américain a décidé d’utiliser des levures extraites… de sa barbe (plus coupée depuis 1978…). L’histoire ne dit pas s’il a poussé le délire plus loin… ou plus bas.

Les fruits… et légumes

En bon belge, on doit au moins avoir une bière fruitée en tête : la kriek, à base de cerise. Mais on peut évidemment retrouver bon nombre d’autres fruits, myrtilles, pomme, ananas, noix de coco… Et pourquoi pas, également, des légumes, d’ailleurs. On trouve de la bière au panais, à la betterave, à la carotte. Un style relativement connu aux USA est la bière à la citrouille. Et j’ai souvenir d’une bière de chez Iron qui mêlait mangue et oignon. Pas mon meilleur souvenir, ceci dit.

Épices…

On peut retrouver différentes épices dans la bière. Classiquement, coriandre et écorces d’orange font partie des recettes traditionnelles de la blanche. Là encore, tout est possible et on peut, par exemple, retrouver des bières au curcuma, du safran. Un style à part implique l’usage de piments, plus ou moins dosés. Brewdog avait la Chili Hammer, une base d’IPA complétée à la poudre de piment qui défonçait les papilles. A dose plus raisonnable, le piment dans les stouts est souvent intéressant.

Spices and herbs on white background

On peut aussi retrouver un paquet d’épices “aphrodisiaques”, on en a déjà parlé, comme cette bière anglaise au cresson. Et bien entendu gingembre, ginseng… La Cabane des brasseurs à Huy proposait, l’an passé, une bière à l’ail des ours. Faut aimer.

Et d’autres surprises !

On pourrait par exemple croire que la bière est forcément végan, mais ce n’est pas forcément le cas. Je n’ai pas l’exemple de bière à la saucisse (en fait, ça doit bien exister), mais jusqu’à récemment, la Guinness par exemple contenait de l’ichtyocolle, extrait de la vessie natatoire de poisson. Composant qui permettait de clarifier la bière et accélérer le dépôt de levure. Guinness ne l’utilise d’ailleurs plus depuis quelques années.

On retrouve aussi des coquilles d’huître dans la fabrication des oyster stouts, apportant un discret côté salin (c’est léger, à vrai dire).

Et pour finir en beauté, citons cette brasserie islandaise qui propose une bière au testicule de baleine fumé. Aux USA d’autres le font avec des testicules de taureau. Et non, je n’ai pas goûté…

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